France hexagonale : quelque part dans le futur

Bouleversements

La géographie française a un peu changé : et pour cause, le niveau marin a monté de soixante-dix mètres. De quoi causer quelques problèmes à un pays qui a massivement investi les côtes pour ses villes, ses ports, son tourisme, son industrie.

Au menu de ce futur à la croisée du fantastique et du dystopique : de nouvelles côtes, des villes englouties ou déplacées, de nouvelles routes, baies et archipels. L'économie et la démographie subissent elles aussi des changements radicaux pour surmonter la montée des mers. Même les avions de ligne ont cédé la place aux hydravions et un nouvel âge d'or de la voile a commencé !

Face à la mer

La mer monte : les humains sont confrontés à un choix. Faire front face à l’eau, reculer, ou encore… s’adapter. Les neuf cartes illustrent ici un mélange de repli stratégique – des villes rebâties plusieurs là où le niveau marin s’est stabilisé – ou d’adaptation – des villages flottants, des ports à hydravions, un recours massif aux bateaux pour se déplacer.

En réalité l’adaptation va plus loin dans ce futur mi-dystopique, mi-utopique, avec un nouveau mode de vie bien plus en phase avec l’environnement et les ressources, basés sur l’eau, plus en phase avec l’environnement et plus sobre : alimentation végétale et d’origine marine pour manger plus sur moins de surface, démocratisation de la voile, transport de marchandise en péniche…

Les lieux ont changé de multiples manière : leur topographie, leurs pouvoir d’attraction – la mer a effrayé beaucoup de gens – mais a aussi créé de nouvelles opportunités pour des territoires enclavés. D’autres ont simplement disparu.  Les cartes sont rebattues ! La région parisienne – rebaptisée “Îles de France” – a du s’adapter au pas de course tant la concentration de populations, de capitaux et d’infrastructures a rendu la montée de l’eau dans la vallée de la Seine un défi colossal.

Renommer

Après la grande vague de submersion qui a englouti près de 15 % des terres du pays, une autre vague a surgi : celle des référendums pour décider des noms des nouvelles communes avec des propositions citoyennes, certaines plus humoristiques que d’autres, tandis que d’autres noms s’imposèrent d’eux-mêmes selon la nouvelle activité ou localisation de la ville, son nouveau paysage ou ses nouveaux arrivants… Regardez par exemple Valenciennes et Cambrai devenues Valencijn et Kamerijk après une vague de migrants climatiques venus des régions néerlandophones qui ont par l’usage imposé une nouvelle orthographe pour ces villes aux premières lignes des migrations. La Normandie n’est pas en reste avec Canchemouth, située au bord d’une ria (enseignement le cours de la Canche) : c’est sans doute la ville la plus british de France, juste après New Harbour un peu plus au nord. 

Tourisme

Les parcs nationaux, plus nombreux, vastes et mieux protégés, deviennent des refuges naturels. Leur extension a poussé de nombreuses populations à migrer vers les villes, et globalement vers le nord, où le climat reste plus vivable. Dans la grande vague de nouveaux noms donnés aux lieux, la société civile a fait valoir le noms de grandes figures de la géographie et de l’écologie pour certains de ces nouveaux parcs nés de fusion ou d’extensions…

Transport

Le transport aérien – devenu bien rare – s’organise autour d’une poignée de petits aéroports disposant de flottes d’hydravions et offre à des populations d’îles isolées ou celles de certaines grandes villes un moyen de braver la nouvelle géographie et de voyager comme avant. En réalité, la majorité des déplacements se fait à vélo, en train ou par bateau. Y compris pour aller au travail. Les anciennes vallées fluviales inondées forment un nouveau réseau de canaux et d’autoroutes maritimes, sans péages, facilitant les échanges intérieurs et internationaux. Les nouveaux ports de commerce marins et fluviaux quant à eux structurent cette France transformée, adaptée à un territoire remodelé par l’eau et de nouvelles logiques de peuplement.