ET SI… ? FICTIONS GÉOGRAPHIQUES

Et si la France devenait une hydrocratie ?

En 2025, on a des démocraties, des oligarchies, des autocraties, des théocraties et depuis peu des idiocraties, alors pourquoi pas créer un nouveau terme pour ce nouveau type de gouvernance basé sur l'eau ? Je triche : le mot est plus un néologisme qu'un terme vraiment établi mais on a bien dans la langue française "Thalassocratie" (un état dont la puissance est fondée principalement sur la domination de la mer) alors pourquoi pas étendre l'idée aux rivières, lacs et fleuves ?  Voilà ce que propose cette carte !

La devise de ce nouveau pays ? Peut-être "Regénérer, renaturer, laisser couler". Dans ce pays divisé en régions hydro-administratives (qui se calquent sur les bassins versants) l'eau est au centre de l'aménagement et guide la manière de penser le territoire, de se déplacer. C'est un état profondément décentralisé car les enjeux se pensent et se réfléchissent au sein de ces territoires hydrologiques, de l'amont vers l'aval, du ciel vers la Terre et vice versa, et non plus depuis une capitale nationale.

Cette gouvernance s'efforce de préserver l'eau comme bien commun, naturel, économique et culturel, en allant jusqu'à octroyer aux eaux – lacs, rivières, zones humides et fleuves– une personnalité juridique pour leur défense et leur maintien, en accord avec la vision que défend par exemple Charlène Descollonges et Marine Calmet dont j'admire le travail.

Ce décentrage ne s'arrête pas aux frontières du pays (qui sont en partie des limites de bassin versant) : le Rhin continue sa route en Allemagne, la Meuse en Belgique, et cela impose une coopération entre hydro régions voisines ! Ainsi, la Rhétie suisse, la Rhénanie française et le Rheinland allemand sont peut être aussi liés entre eux que ne le sont d'autres régions de leurs pays respectifs.

Quant à la création des nouveaux noms, comme d'habitude je m'y suis donné à cœur joie, mélangeant noms latins et gaulois anciens (qu'on retrouve dans l'hydronomie actuelle) avec des langues régionales et des caractéristiques naturelles...

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Et si les massifs forestiers devenaient

des massifs montagneux ?

Quand les forêts deviennent montagnes ! Voilà un aperçu cartographique d’une France métropolitaine où les massifs forestiers, dont les noms ont bercé nos enfances, s’élèvent à présent vers le ciel et deviennent massifs – au sens géologique du terme. De la modeste colline, au sommet enneigé, en passant par les hauts plateaux et bien sûr les mers, les rades, les baies ou lacs, là où la forêt n’est pas ; voici ici une nouvelle carte de l’hexagone : entre forêt et mer, entre réel et onirique.

Les données proviennent de Copernicus, service européen de données. En l'occurence, celle que j'ai utilisé représente la densité du couvert forestier. À 0 % on a 0 mètres (la mer) et à 100 % on a une montagne de 10 000 mètre.

Sans grande surprise, forêts et montagnes se confondent en bonne partie en France hexagonale mais pas que. En effet, certaines zones réservent des surprise avec des forêts anciennes et très denses : forêt de Compiègne, du Tronçais, de Sainte Baume, de Chartreuse, les Landes.

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Et si tous les

glaciers fondaient ?

Les régions de France Métropolitaine

Découvrez en une série de 10 cartes une illustration visuelle de ce scénario aussi lointain qu’hypothétique mais pourtant d’actualité – plongez la tête la première dans 10 cartes montrant la France métropolitaine si tous les glaciers fondaient.

70 mètres de hausse du niveau marin et quelques déplacements de population plus tard, les cartes sont là !

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Et si la rade de Brest était prise
chaque hiver dans les glaces ?

19 janvier 2025 à Brest, la Rade est prise dans la glace, comme tous les hivers.

Ce matin je vais plonger dans la rade de Brest mais hier, alors que nous parlions avec mes coequipiers de cette plongée, j'ai eu le malheur d'entendre quelqu'un parler de la rade de Brest glacée, de la banquise dans la rade (pour plaisanter, c'est vrai que l'eau est froide en cette saison !) mais c'était trop tard : l'idée était trop tentante pour ne pas en faire une carte...

Alors voilà, dans une réalité climatique parallèle (qui m'irait très bien), la température de ce 19 janvier à Brest avoisinerait les -23°C et l'eau de la rade serait en grande partie gelée, formant une belle banquise au blanc pur et vaste, parcouru chaque jour par le service de transport en commun de bus-motoneiges et de navires à la coques renforcée, entre les différentes stations du réseau.

Stations fixes : ce sont celles dont les fondations reposent sur terre. Stations flottantes : elles dérivent et change légèrement d'emplacement selon les saisons, les courants et les glaces. Elles permettent de passer du bus ua bateau pour voyager sans limite. Ainsi, plus besoin d'une voiture pour partir de Brest, aller manger à Daoulas puis rendre visite à un ami à Lanvéoc ! Tout se ferait sur la glace. Attention aux nouveaux. prédateurs sur la glace toutefois...

Comme les eaux salées gèlent à plus basse température que l'eau douce et qu'on trouve un plus fort courant au centre de la rade jusqu'au Goulet, il est vraisemblable que la banquise soin moins présente ou fracturée à l'Ouest de la zone, sans compter sur l'Abeille Boréale (que pourrait photographier Ewan Lebourdais) navire brise glace, qui chaque jour aurait pour mission de créer un chemin entre l'Arsenal de Brest et l'Île Longue, deux sites cruciaux pour l'activité militaire à Brest et en France.

Sur ce, je vous laisse imaginer votre vie à Brest ou ailleurs en France dans un climat pareil !

Et si la population devenait topographie ?

les villes deviendraient des Montagnes, des collines, des pics tandis que les campagnes et forêts des mers et des lacs

Et si on commençait à voir

les fleuves comme des arbres ?

Première carte issue de la série cartographique “Rivières Arborescentes”

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Et si les abysses devenaient des montagnes ?

Voici une carte qui montre un continent imaginaire se cachant en creux de la Méditerranée, nom signifiant “[la mer] au milieu des terres”. Ce continent caché est naturellement “la terre au milieu des mers”, la Médiocéanée ! Les terres deviennent mers et vice-versa.

Les abysses noires, inhospitalière, froides et sombres deviennent toute blanches, recouvertes de calottes glaciaires et battues par les blizzard d'altitude, comme la Calotte du Tartare ou celle de Borée qui dépasse les 5000 mètres d’altitude, autrefois 5000 mètres de profondeur tandis que le Mont Parnasse, le Mont Olympe, le Mont Qaf -Montagnes réelles et légendaires- culminent à plusieurs milliers de mètres au dessus du niveau marin et inspirent toujours croyances et respects chez ces humains qui les regardent, les craignent et les admirent depuis les plaines.

Sobek, Minos, Alexandre, Alaric, Hannibal : les Dieux, Rois et Reines se sont précipitées pour donner leur nom à ces montagnes, plateaux, mers, collines et côtes sorties de terre ! Il faut dire que la Méditerranée regorge de mythes et légendes, d’empires faits et défaits, de merveilles d’architecture ou de littérature : la Caldeira de l’Illiade, la Presqu’île de Hercules et la Baie des Galatées pourront en témoigner.