LE CONGO

Changeons à nouveau de latitude pour aller dans l’hémisphère sud et pour découvrir un des trois fleuves africains de la série, un arbre-fleuve comme en miroir par rapport à l’Amazone, l’un poussant juste en face de l’autre, séparés par le vaste océan Atlantique qui a éloigné ces deux arbres qui auraient pu se connaître, se toucher, à une époque géologique lointaine où Amérique du Sud et Afrique étaient l’une dans l’autre. Malgré cette séparation, les deux fleuves ont beaucoup en commun : le Congo arrive juste derrière l’Amazone pour son débit, véritable flux vital de sève parcourant l’arbre et amenant la vie, une vie remarquablement constante au cours de l’année : le flot de sève, d’eau, reste inchangé au fil des mois grâce à cet arbre assez grand pour capter la saison des pluies à plusieurs endroits au fil de son déplacement dans la zone équatoriale du continent africain.

Deuxième similitude : l’Amazone et le Congo sont tous les deux gardiens dans leur grand houppier verdoyant d’une prodigieuse forêt équatoriale. Là aussi, deuxième place derrière l’Amazonie pour la forêt équatoriale congolaise. Quant au tronc de l’arbre Congo, le cours principal du fleuve, il est bien curieux et descendrait par endroits à 220 mètres de profondeur, abritant donc une faune aquatique abyssale, à l’échelle d’un fleuve du moins. À comparer avec les mystérieuses rivières souterraines de l’Amazone, larges de plusieurs dizaines de kilomètres.

Ces fleuves et ces forêts équatoriales restent encore pleins de secrets, tout comme leurs populations composées d’ethnies diverses, vivant de manière encore isolée, certaines disparaissant peut-être avant même qu’on les rencontre, comme ces espèces qui s’éteignent chaque jour, avant même qu’on ai pu répertorier leur existence quelque part.

Si le Congo était un arbre, ce serait pour moi un Sapele, cet arbre au bois rouge et précieux, à l’image de la riche diversité du fleuve qui pousse dans tout son bassin. C’est également un arbre aux dimensions colossales, avec une hauteur de généralement 60 mètres, encore une fois à la mesure de ce fleuve-arbre énorme qu’est le Congo.

le Sapele Congo, Entandrophragma Congo

le fleuve-arbre au microscope :